La Suisse, célèbre pour ses horlogers, n’a pas toujours eu le monopole en la matière. Au XVIIIème siècle, les Anglais excellaient en la matière, tant pour leurs apports à de nouveaux mécanismes mais aussi en termes de production. En 1800, près de la moitié des montres du monde étaient fabriquées en Grande-Bretagne. Avant cette apogée, des hommes comme Thomas Tompion ont participé au rayonnement britannique. Découvrez l’histoire de celui qu’on surnomme le père de l’horlogerie anglaise.

Thomas Tompion, un horloger en quête de précision et d’excellence

Rien ne prédispose Thomas Tompion à cet étonnant parcours. Il naît en 1639 à Northill en Angleterre, dans une famille de forgerons. Son père qui se nomme également Thomas l’initie au métier et il est probable qu’avant son arrivée à Londres, le jeune Tompion ait été forgeron.

En 1664, alors âgé de 25 ans, il devient apprenti-horloger dans la capitale. À ses débuts, ses travaux s’apparentent beaucoup à ceux de l’horloger Joseph Knibb. On suppose que cette influence s’explique par sa rencontre avec Robert Hooke, surnommé le « Léonard de l’Angleterre ». Cet éminent scientifique ayant des liens avec Knibb permet à Thomas Tompion d’évoluer rapidement dans le monde horloger.

Thomas Tompion se démarque rapidement par la précision et la qualité des matériaux qu’il utilise. Il s’entoure également d’une très bonne équipe qui répond à ses exigences en matière d’artisanat.

En 1671, il devient l’un des premiers membres de la célèbre Clockmakers’ Company de Londres.

À l’ouverture de l’Observatoire royal de Greenwich en 1676, le roi Charles II demande à Thomas Tompion de réaliser deux horloges identiques qui s’avèrent très précises.

Thomas Tompion, pionnier pour l’horlogerie

Il réalise de nombreuses montres en collaboration avec son ami Robert Hooke. Ensemble, ils créent l’une des premières montres à ressort spiral inventé par Christian Huygens. Grâce à son utilisation, ses montres se démarquent également par leur précision.

Il se distingue surtout par la grande capacité de production de son atelier. En effet, au long de sa carrière, on estime qu’il a dirigé la création de près de 5500 montres et 650 horloges. C’est une prouesse encore inédite à l’époque. D’ailleurs, il créé un système de numérotation pour certaines de ses horloges.

Non seulement elles sont produites en masse mais elles sont réputées pour leur robustesse et l’originalité de leur conception. On compare souvent ses créations complexes à celles du célèbre Abraham-Louis Breguet.

De 1701 à 1708 il collabore avec l’horloger Edward Banger. Mais son partenaire le plus connu n’est autre que son neveu George Graham avec qui il s’associe à partir de 1711. Ils travaillent notamment sur l’échappement dit en auge de cochon ou à cylindre.

Au décès de Tompion, Graham reprend le flambeau de leur activité à Fleet Street où figure d’ailleurs une plaque commémorative en leur honneur.

Thomas Tompion, pionnier pour l’horlogerie
Photo par P Ingerson, domaine public, via Wikimedia Commons

Thomas Tompion décède le 20 novembre 1713 et est enterré à l’abbaye de Westminster. Son associé George Graham est inhumé à ses côtés à sa mort en 1751.

Aujourd’hui encore la plupart des créations horlogères de Tompion fonctionnent toujours. Une marque de montres suisses lui rend hommage au travers d’une série de montres portant la marque « Tompion ».

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Photo de couverture par Rita Greer, FAL, via Wikimedia Commons